Une définition

Déjà, l’esprit critique, c’est quoi ?

Kritikos, en grec, c'est le discernement. C'est le fait de séparer le bon grain de l'ivraie, de filtrer ce qui est bon de ce qui ne l'est pas.

Ça, c’est la définition très restreinte. Le discernement.

Si on prend une définition un peu plus élargie, c’est notre capacité à soumettre les faits à notre raison, et mener un raisonnement logique. D'après Wikipédia :

Mais on peut avoir une définition plus large de l’esprit critique. On vous donne la nôtre, forcément imparfaite, qu’on a construite avec le temps (et avec l’aide du Baromètre de L’esprit critique).

L’esprit critique, c’est :

- savoir remettre en cause, passer un fait ou une opinion par le crible de notre raison,

- raisonner rationnellement, logiquement,

- prendre conscience de ses biais cognitifs, et se méfier de soi-même,

- savoir changer d’avis et/ou savoir échanger avec les personnes qui ne sont pas d’accord avec nous.

Notre terrain

Notre terrain : le discours politique et médiatique

On peut étudier l’esprit critique en tant que tel. C’est ce que font certains courants de pensée critique, comme la zététique. La chaîne YouTube "Hygiène Mentale", qui décortique les questions de logique et les biais de pensée, en est un exemple formidable.

Nous, on choisit d’appliquer l’esprit critique à la politique et aux médias. D’abord, parce que c’est le domaine qu’on connaît le mieux, mais surtout, parce qu’on pense que c’est là qu’il y en a le plus besoin.

Prenons un exemple :

Voilà un beau mélange de causalité et de corrélation.

Cyril Hanouna part d’une corrélation :

1) Praud et moi, on prend des risques.
2) On a les meilleures audiences…
Donc c'est une causalité. C’est parce qu’on prend des risques qu’on a les meilleures audiences.

Sauf que peut-être que les bonnes audiences viennent du fait qu’ils racontent tous les deux des énormités, et que les risques n’ont rien à voir avec ça.

Le débat public est truffé de ce genre de discours fallacieux. Alors tant que ça se limite à Hanouna, c’est pas très grave. Mais quand c’est le président de la République :

Voilà donc notre angle : faire de l’esprit critique, c’est-à-dire :

- affûter notre œil à voir les procédés rhétoriques,

- prendre conscience de nos propres biais,

- développer notre capacité à réfléchir et changer d’avis.

Et d'appliquer tout ça à la politique et aux médias.

En route donc pour essayer de muscler notre esprit critique face aux discours politiques et médiatiques.

Pour approfondir

L’étude sur le conspirationnisme menée par la Fondation Jean-Jaurès et Conspiracy Watch en 2019.

(34 % des Français croient que la mort de Lady Di était un assassinat maquillé, 27 % croient que les illuminati dirigent secrètement le monde, 22 % croient qu’il y a un complot sioniste mondial. Tout ça est très rassurant.)

Le Baromètre de L’esprit critique 2023, dans lequel on trouve des chiffres beaucoup plus rassurants.