Prenons 60 secondes pour nous poser la question de notre intention : est-ce qu’on veut apprendre l’esprit critique pour avoir raison contre Tatie Danièle, ou est-ce qu’on veut être plus intelligent(e) ?
Et pour faciliter cette petite introspection, voici un timer d’une minute.
Donc, on est d’accord pour être plus intelligents.
Il nous semble qu’on ne peut pas devenir plus intelligents sans inconfort. De la même manière qu’on ne fait pas grossir ses muscles sans soulever de la fonte, ou courir, ou autre effort musculaire, développer son esprit critique demande parfois une forme d’inconfort.
Notre cerveau aime son confort. Une nouvelle idée, ou une idée qui n’est pas dans notre système de pensée, c’est inconfortable.
Exemple pour les gens plutôt de gauche :
Et s'il avait raison ? Les gens de gauche, jouons 30 secondes avec cette idée.
Inconfortable, non ?Exemple pour les gens plutôt de droite :
Et s'il avait raison ? Les gens de droite, jouons 30 secondes avec cette idée.
Inconfortable, non ?
Évidemment, ces exemples sont “extrêmes”, mais l’idée est là : les idées qui ne sont pas dans notre système de valeurs, on les trouve inconfortables, et donc, on les rejette.
Tout l’enjeu consiste à apprendre à jouer avec, et s’en nourrir.
Et tout ça demande un peu d’inconfort.
N'attendons donc pas de ce parcours d'être tout gentil, tout facile. Il y a des idées avec lesquelles on ne sera pas d'accord. Il y a des exemples qui ne nous reviendront pas. Sachons faire preuve de discernement, prendre ce qu'il y a à prendre, et laisser le reste.
Le cerveau humain est une machine merveilleuse. Mais sa fonction première est de nous faire survivre dans la savane, pas d’inventer des systèmes politiques complexes.
On en parlera dans le chapitre sur les biais cognitifs, mais notre cerveau a parfois des réactions assez peu adaptées à notre monde.
Prenons l’exemple de cette expérience, dérivée de l’expérience de Asch, sur le conformisme :
Pendant notre longue évolution, nous les sapiens avons développé une tendance à être assez conformistes : quand on veut survivre, c’est bien d’agir comme le reste du groupe.
Mais à la lumière de cette expérience, on se rend bien compte que ce comportement n’est pas toujours adapté. Si tout le monde autour de nous se met à penser que telle idée politique est bonne, on a de fortes chances de finir par s’en imprégner, ou d'y adhérer.
Cet exemple du conformisme pour montrer que notre cerveau, et donc notre réflexion logique, ont des limites. Et qu’il faut le savoir, et s’attaquer au développement de notre esprit critique avec une certaine humilité.
L’intellect a des limites, notre intellect en a aussi, et c’est très bien comme ça.
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Oll Korrect